Friday, September 15, 2006

W

Après plus de 5 mois, il est temps que je vous livre les résultats de ma petite enquête sur le thème : Les Américains sont-ils si idiots, pour avoir réélu le président au QI le plus modeste depuis plus de 75 ans?Pour la première élection, on pouvait lui laisser le bénéfice du doute : il avait un nom, une bonne gueule... un peu de chance, un adversaire jugé trop mou et quelques magouilles en Floride ont fait le reste. Mais pour sa réélection en 2004?
Voyons d'abord les différences entre Américains et Européens. Les Américains possèdent plusieurs qualités : le patriotisme, l'honneur, le respect des règles et des lois, la confiance aux autorités élues. Nous interprétons souvent ça comme de l'américano-centrisme et un manque d'esprit critique.
Rappelons-nous aussi du contexte : tout a commencé lorsque W a prononcé son discours à Ground Zero, au lendemain du 11 septembre. La veille, c'est bien plus que deux tours qui s'étaient effondrées, mais un symbole, la fierté et l'identité d'une nation impératrice... d'un Empire State.
W a merveilleusement profité de la situation. Très vite, il a pointé un coupable. Très vite, il a apporté ses solutions. Personne n'a eu le temps de se remettre de ces événement qu'il s'était déjà imposé comme étant l'homme de la situation.
Et puis il a manipulé l'opinion et les médias d'une manière remarquable. En demandant à chacun d'être vigilant, de rapporter tout fait suspect, il rapprochait la menace terroriste de la population. Le risque était partout : dans le bus, au supermarché, à l'école, dans le courrier, chez le voisin... La peur règnait, la terreur était la première préoccupation du peuple, et seul Bush pouvait lutter contre elle.
Puis est venue la campagne. Alors que l'Administration luttait contre la terreur en Irak, l'opposition y voyait des budgets colossaux gaspillés, des militaires sacrifiés, une politique intérieure négligée. Et nouveau coup de génie médiatique : "se préoccuper d'autre chose, c'est négliger la lutte contre le terrorisme; voter démocrate, c'est voter pour la terreur". Encore en état de choc, leur patriotisme et leur honneur ébranlé, manipulés médiatiquement, les Américains ont fait confiance à leur Président. Ils savaient Bush médiocre. Ils n'ont pas voté pour lui, ils ont voté contre le 11 septembre (qui aurait voté pour?). Car s'ils avaient voté pour un autre candidat et qu'un nouveau 9/11 s'était produit, ils auraient été eux-mêmes coupables!
Mais les esprits changent progressivement. Si le règne de W a débuté à Ground Zero, il a commencé de se terminer exactement quatre ans plus tard en Louisianne... Avant ça, manifester contre Bush sur le site du WTC un jour de commémoration, c'était prendre son ticket pour Guantanamo. Si Bush n'est pas encore ouvertement et largement attaqué, ce n'est pas le cas de tous ses copains. Rudi Giuliani, l'ancien super héro maire de New-York, fait aujourd'hui la une à l'occasion de la sortie d'un livre sur ses "failures" dans la gestion de la ville avant et après les attentats.
Le tour de George viendra, c'est certain! Les Américains commencent à compter les soldats qui reviennent d'Irak enveloppés d'un drapeau. Ils commencent à remarquer les effets des réductions de budget pour la sécurité sociale ou les écoles. Et puis Katrina a mis à mal le second cheval de bataille de la politique de Bush, qui était la "lutte contre l'environnement". On en reparlera... pour une nouvelle confrontation entre George W Bush et Al Gore.

2 comments:

Michel said...

Dis! Quelle tartine! Tu as une secrétaire au moins pour taper tout ça? A part cela, je dirais même plus: c'est mon opinion et je la partage!;-)

Jef said...

Et ouais...what a wonderful W....
Quoi encore?? ;o)