Wednesday, October 05, 2011

Dexia

L'expert économique de la RTBF est en passe de devenir une de mes stars. Pas dans la même catégorie que mon grand ami JPVY car je n'y connais rien en économie et je ne me permettrais donc pas de le juger de cette manière. Mais presque!

Regardez Dexia et le Bel20 ces derniers jours. Mardi : le Bel20 chute, emporté par Dexia.
Mercredi : les ministres ont décidé hier soir d'apporter une garantie d'Etat à Dexia, tout le monde est rassuré, l'action Dexia et le Bel20 se reprennent et reviennent à leur niveau d'il y a quelques jours. Ce qui se traduit ainsi sur la courbe du Bel20 :Fantastique, on est évidemment très contents pour les petits actionnaires de Dexia.

Mais il y a une faille importante dans cette explication. Regardez la courbe du Dow Jones : chute mardi, retour au niveau précédent mercredi.
L'effet Dexia jusqu'à la bourse de New York? J'ai de très forts doutes. Il semble que dans leurs explications sur le problème de Dexia et du Bel20, les observateurs s'emmêlent les pinceaux entre cause et conséquence!

Explication alternative :
Mardi, pour une raison quelconque aléatoire (ou plus exactement pour des causes trop multiples et complexes pour être compréhensibles simplement), les bourses chutent, toutes ensemble. En Belgique, l'action Dexia déjà fragilisée encaisse mal. Panique, dramatisation, CA et conseil des Ministres extraordinaires... on prend les mesures d'urgence nécessaires. Mercredi, toujours de manière imprévisible, les bourses reviennent à leur niveau précédent. Comme si rien ne s'était passé mardi. Mais entretemps, effet papillon, l'argent du contribuable a été mis en jeu pour apporter une garantie à Dexia. Bien joué Dexia! La vraie question à laquelle les journalistes doivent maintenant apporter une réponse, c'est de savoir si la situation était vraiment grave et demandait une réaction du Gouvernement, ou si Dexia a bien manoeuvré et profité de la panique à son avantage. Un avis Monsieur Visart? Ou on demandera plus tard à Wikileaks?

OK, maintenant, la raison pour laquelle je pense que les analystes financiers sont de grands farçeurs.
L'évolution des bourses est un système chaotique. C'est à dire que les variations, bien que déterministes, sont imprévisibles. Comme un tourbillon dans un ruisseau ou les dessins formés par les nuages.
Dès lors, les prédictions et explications des experts reposent sur une séries d'erreurs logiques, d'arguments fallacieux :
- Comme je disais plus haut, il y a confusion entre cause et conséquence; entre coincidence, corrélation et causalité. Cum hoc ergo propter hoc.
- Quoi qu'il arrive, ils trouvent une explication. Mais cette explication a posteriori est irrelevante. Ils choisissent celle qui leur convient le mieux parmi une multitude de possibilités. Est-ce que ça ne s'appelle pas une abduction?
- Michel Visart porte une belle cravate et est qualifié d'expert économique par la RTBF. Mais qu'est-ce qui nous prouve que ses avis et interprétations sont valides? C'est l'argument d'autorité.

Rien de personnel contre ce cher Monsieur. En fait, j'apprécie beaucoup la combinaison entre sérieux et futilité dans ses propos. Et surtout, l'analyse est valable pour les Ministres des Finances également. Mais électoralement, ça ferait très mauvais genre pour Didjé et ses collègue, de nous avouer qu'avant de prendre leurs décisions, ils regardent la forme des nuages dans le ciel.

Corrigez-moi là où je me trompe, ça me ferait grand plaisir!

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