Friday, December 18, 2015

Point final

Merci pour tout, Chef!

Un selfie avec Lizzie

Antépénultième

Il y a encore beaucoup de gens biens dont j'aurais aimé vous parler. Mais il est trop tard. Triste de les quitter, mais ça fait chaud au coeur, tous ces gens qui on laissé un mot sur mon bureau vide aujourd'hui, sont venus dire au revoir ou sont venus chercher leur "hug", parfois avec une petite larme. Ils me disent que le labo ne sera plus le même. Mais se rendent-ils compte que pour eux, c'est une seule personne qui part? Moi c'est une trentaine de personnes que je quitte.

Soit!

Les souris sont parties, ma paillasse est d'une propreté inacceptable, mes frigos sont vides à part quelques boîtes qui partiront en janvier, j'ai rendu ma carte d'accès à Yale, je n'ai plus une seule clé sur mon porte clé, le chef a fait sont speech, j'ai reçu mes cadeaux estampillés "Yale". C'est fini. Il ne reste plus que ce blog à clôturer... et c'est en fait le plus difficile de cette longue journée.

Avant de poser le point final, encore deux posts. Deux selfies. Avec des gens uniques.

Merci à vous qui avez suivi ce blog depuis le début. Essayez de taper à nouveau pategaumais.be dans quelques semaines. Ca pourrait vous amener à de nouvelles aventures.

Tout est parti...

... moi je les suis en Flèche Bleue!

Thursday, December 17, 2015

Group meeting

Toute dernière réunion dans le bureau du chef.
- What am I going to do after you leave, Anthony?
- You will be OK, Richard. But what am I going to do after I leave???

Les coupables

Voila, on y est. Tout est empaqueté ou presque, c'est ma dernière soirée à NH à bloguer. J'ai été un peu trop élogieux avec tout le monde ces derniers temps. Ca doit être la nostalgie. Modérons quand-même un peu tout ça, voici comme promis le moment de blâmer les gens à cause de qui je vais me retrouver au bout du monde à tenter de comprendre le cancer du sida plutôt que d’être guide nature au Zwin et baguer des goélands tout près de vous.
Parmi ces coupables qui m’ont poussé sur la mauvaise pente, j’en dénombre au moins quatre:

1) Le Philou. Il était notre prof de biologie à l’école. Pendant que les profs de math et de physique se préoccupaient de terminer le programme officiel avant les examens, lui nous expliquait Darwin et nous emmenait sur le terrain pour faire dans transects et des carrés d’échantillonnage.
Un jour en début de rhéto, la prof de math m’a demandé ce que j’allais faire comme études. Normalement, j’aurais dû lui répondre ce qu’elle aurait tant voulu entendre: polytech. Mais j’aimais bien la faire râler, alors je lui ai répondu: “Biologie, Madame!”. Je visualise encore sa tête dépitée! Je ne me souviens plus vraiment pourquoi j’ai dit ça ce jour-là, mais je n’ai plus changé d’avis. C’est ainsi que je suis devenu biologiste.

2) Oberdan. Deux ans plus tard, lundi à 14h, bâtiment U au Solbosch, cours de physiologie cellulaire. Le prof entame son premier cours en recommandant 2 textbooks, et il nous dit que ces livres sont tellement bien faits qu’il se demande à quoi sert un cours avec lui. Là, je savais immédiatement qu’avec Oba, on avait à faire à quelqu’un hors du commun!
Son auditoire était toujours densément peuplé et il semblait somnolant lors de mon examen oral. Je pensais donc être passé inaperçu à son cours. Alors j’ai été vraiment surpris quelques mois plus tard quand il m’a approché dans un couloir par un fort enthousiaste “Salut Anthony!”, assez inhabituel de la part d’un prof d’unif en candi. Il voulait me dire que si j’étais intéressé par l’Immunologie, j’étais le bienvenu dans son labo pour un mémoire et pour une thèse. Au labo d’Oba, il y avait aussi l’honneur et le privilège de travailler avec Fabienne, alors je n’ai pas hésité!
Quelques années plus tard, c’est encore Oba qui m’a poussé à aller tenter ma chance à Yale chez le grand Richard F. Et dans son speech le jour de ma thèse, il a glissé quelques petits “conseils” qui me sont encore fort utiles chaque jour.

3) Yasmina. Dans un labo, le voisin de paillasse est une personne importante. C’est un peu comme le co-locataire avec qui il faut partager la cuisine. Parfois (rarement!), on a la chance d’avoir une personne extraordinaire comme voisin de paillasse. A l’ULB, il y avait eu Pascal avec qui ont a vraiment beaucoup rigolé. A Yale, il y a eu Yasmina.
Très vite à mon arrivée, Yasmina m’a dit que je devais faire aussi bien qu’elle à Yale, voire mieux. Moi, j’étais juste impressionné et admiratif de son CV à rallonge. J’avais lu tous les articles publiés par le labo de Richard depuis 5 ans, ceux de Yasmina étaient les plus intéressants, et maintenant elle était ma voisine et j’étais censé faire mieux! J’ai senti la pression…
“Malheureusement”, après quelques mois, Yasmina est partie pour devenir Professeur à University of Michigan. L’été suivant, je suis allé lui rendre visite dans son beau labo tout neuf à Ann Arbor. C’est là que j’ai vraiment compris pourquoi on était à Yale et ce qu’on y attendait de nous: devenir les stars de la recherche mondiale.
Quelques années plus tard, il reste à savoir si j’ai ou non fait aussi bien que Yasmina. Comparaison difficile, car Yasmina est une vraie immunologiste alors que je ne suis qu’un biologiste moléculaire qui fait de l’immunologie. Mais ce qui est certain, c’est que la souris Mistigri va permettre à Yasmina d'élucider des questions fondamentales auxquelles il lui était jusqu’à présent impossible de répondre. C’est pour ça qu’on a patiemment construit cette souris, et je suis fort content que Yasmina soit une des premières à en bénéficier!

4) Shomi, c’est le prototype de la fille chiante. Californienne en plus, pour ne rien arranger.
Très vite donc, il était clair que l’objectif après Yale, ce serait soit le top mondial comme Yasmina et d’autres, soit renter à la maison. Il y a 2 ans, le top n’était pas accessible. Scientifiquement, c’était quand-même un petit échec. Mais rentrer près de vous, c’était fort bien aussi!
Sauf que j’ai alors commencé à déconner en publiant ces articles dans ces foutues gazettes prestigieuses. J’en ai d’abord nié les conséquences. Mais c’est à ce moment-là que Shomi est venue se mêler de ce qui ne la regardait pas. Elle m’a rappelé avec beaucoup d’insistance que ces publications rendaient maintenant le top accessible et même quasi certain, et que je ne pouvais pas gaspiller une telle opportunité. Pendant un temps, j’ai ignoré ce que me disait Shomi, au point d’en être désagréable. Mais si elle est un peu chiante, elle est loin d’être idiote. Une autre manière de poser l’équation est la suivante: un footballeur va-t-il à Anderlecht si il a la possibilité de jouer à Manchester United? En sachant que si il fait banquette à Man U., il trouvera toujours bien un moyen de se recaser au Standard.
Je ne sais pas ce qui est le plus énervant avec Shomi: quand elle veut absolument avoir raison, ou quand je suis obligé d’admettre qu’elle n’a peut-être pas entièrement tort?

Y’a plus qu’à espérer que ça se passera bien à Man U…

Avant/après

L'ordre est inversement proportionnel à la créativité...

Triste...

Wednesday, December 16, 2015

Ruslan

Aie, aie, aie! Plus que 2 jours, et il y a encore plusieurs personnes dont j'aurais aimé vous parler... on n'aura probablement pas le temps pour tout le monde!
Alors faisons Ruslan aujourd'hui, parce que c'est quelqu'un d'unique. Il y a deux extra-terrestres scientifiques dans le Département: le chef et Ruslan. Dans des styles fort différents.

J'ai piqué son portrait sur internet, car quand j'ai la chance de discuter avec Ruslan, je suis trop impressionné que pour penser à sortir mon appareil photo:

A la fin de sa carrière, quelqu'un devra écrire la biographie de Ruslan. Il est originaire d'Ouzbékistan et a fait une thèse à Moscou. De la biochimie théorique, car en Russie au début des années 90s, on n'avait pas les moyens de faire des manips au labo. Et encore, pour avoir accès à la bibliothèque, il devait draguer les bibliothécaires. Il est arrivé aux USA pour un postdoc dans un endroit aléatoire, d'où il a trouvé son chemin vers Yale grâce à une lettre de recommendation qui disait "recrute-le, c'est un génie". Trois ans plus tard, il publiait un article qui révolutionnait l'Immunologie, le genre de découverte qui vaut un Prix Nobel.

J'ai croisé Ruslan dans le couloir le jour où il n'a pas reçu ce Prix Nobel. J'ai tourné la tête pour ne pas croiser son regard, mais de toute façon il regardait ses pieds. La version politiquement correcte pour expliquer son exclusion du Nobel, c'est que le Prix est remis à maximum 3 personnes et les autres le méritaient tout autant. La réalité, c'est qu'un gars a mené pendant plus d'une décennie une campagne de lobbying pour discréditer la contribution de Ruslan, pourtant publiée un an plus tôt. Les dessous de cette campagne de dénigrement, qui font surface de multiples sources indépendantes, sont fort peu reluisants. Mais parmi la communauté scientifique personne n'est dupe! L'autre restera dans l'histoire comme celui qui a volé le Nobel de Ruslan. Et Ruslan sera celui qui valait plus qu'un Nobel. Car l'année suivante, il a reçu pratiquement tous les Prix scientifiques de la planète, comme si les différents jurys avaient voulu corriger l'injustice commise par le comité Nobel.

Discuter avec Ruslan, c'est quelque chose de vraiment spécial. D'abord, tu lui expliques ton projet. Il t'écoute et tu te demandes s'il est intéressé ou si il pense à autre chose. Ensuite, il commence un monologue et là, t'as intérêt à être attentif, à écouter et enregistrer. Il te synthétise tout ton travail, le met en perspective dans un contexte global et en déduit sa réelle signification. En 5 minutes, il vient de te faire comprendre tout et encore plus sur le projet sur lequel tu travailles depuis des années.

C'est hallucinant, de voir comment fonctionne un tel cerveau! Ca doit être ça, un génie. Pour nous, commun des mortels, on ne peut qu'écouter ce que dit Ruslan, lire et relire ce qu'il écrit, admirer et s'en inspirer.

Je termine en me la pétant un peu. Un jour au RIP ("Research In Progress"), une étudiante présente des résultats fort intrigants. C'était évident, criant, aucun doute pour moi, la solution à son problème se trouve dans mon article publié l'an dernier. Au moment des questions, deux mains se lèvent. Je peux poser ma question en premier: "Les mitochondries sont-elle intactes?". Au tour de Ruslan ensuite: "Non, c'est bon. Je voulais poser la même question qu'Anthony". Je me suis pris un peu le gros cou, ce jour-là!

Secret Santa

C'est évidemment une idée farfelue de Lizzie ce "Secret Santa", histoire de mettre tout le monde de bonne humeur, et parce que tout le monde il est beau tout le monde il est gentil.

La semaine dernière chaque participant a tiré un nom au sort et devait trouver un cadeau pour cette personne. Hier, ce Père Noël secret est passé et tout le monde a reçu un cadeau:


Liang a reçu un selfie-stick (parce qu'on n'est pas un vrai Chinois sans selfie-stick!)...
... qu'on a immédiatement testé (remarquez que l'effet sur ces 2 photos est le même que Benoît au Tour de France)

Quant à moi, j'ai reçu les verres officiels des New England Patriots.
Y'a toute une histoire là derrière: les Patriots, c'est l'équipe de football locale, mais il y a aussi beaucoup de fans des New York Jets dans le coin, donc ça fait une sérieuse rivalité. Une technicienne au labo est fan des Patriots et elle va à tous leurs matchs à domicile. Donc on sait que si les Patriots jouent le dimanche soir, soit elle sera absente le lundi, soit elle sera encore un peu bourrée de la veille... et on se moque bien d'elle pour ça!

Aussi, si on retire leurs supporters qui sont de vrais fanatiques, les Patriots sont détestés par tout le monde. Absolument DE-TES-TES!

Dernier élément du puzzle: les Patriots ont remporté le Super Bowl l'année dernière... en battant les Seattle Seahawks!

J'imagine que Secret Santa essaie de me faire choisir un camp.

Tuesday, December 15, 2015

Les Souris

Les souris sont bien arrivées à Seattle! Elles vont maintenant passer 8 longues semaines en quarantaine.
Et ici, j'ai fait aujourd'hui mon tout dernier génotypage:
Les numéros des souris vous donnent une petite idée de l'ampleur du génocide murin dont je suis coupable...

Pizza & Beer

Un long post, désolé, mais il ne nous reste plus beaucoup de temps et on a encore beaucoup de matière à couvrir.

Je voulais aller une dernière fois chez BAR, là où ils brassent eux-même leur bière et font des incomparables pizzas à la patate écrasée. Pour ça, il me fallait une petite équipe... ils ont répondu présent!

Petit selfie du côté chinois de la table: il y a là Liang, Shu, Hua et (honte sur moi!) deux étudiants dont je n'ai aucune idée comment orthographier leur prénom.

Nico, notre Beautiful Mind, est réapparu.

Caro et Lidia, souriantes.

Avec les stars du labo d'au-dessus: Padmini et Norifumi.
Vous connaisez déjà Padmini. Elle ne parle pas français comme demandait Elodie. Mais elle est hyper fan de Stromae et elle arrange Papaoutai avec son groupe a cappella. A cause de moi, elle n'a rien foutu au labo cet après-midi: je lui envoyé le lien vers les 2 heures de concert que Stromae vient de poster sur YouTube!
Quant à Nori, il représente tout ce que le Japon fait de mieux. Car être au labo 16h par jour, ça ne veut pas dire bosser 16h par jour. Et bosser beaucoup, ça ne veut pas dire bosser intelligemment. Nori, lui, il bosse intelligemment 16h par jour. C'est impressionnant! Si vous le cherchez, allez à l'animalerie au milieu de la nuit. Et il est tellement japonais que quand on a besoin de lui, il nous remercie pour avoir demandé!

Ruaidhrí, c'est la nouvelle génération du labo et déjà une valeur sûre. Il m'a aidé à terminer mon Cell, puis il a enchaîné avec son propre Cell. Il prépare maintenant le suivant. Un talent pur! Ici avec Keeley.

Dès que sa copine a le dos tourné, avec cet Irlandais, on goûte sa boisson nationale!

Redevenons sérions! Stephanie est hématologue. Son truc c'est les leucémies myéloïdes, plus précisément les syndromes myélodysplastiques. Elle prend la moelle de ses patients, on transplante dans nos souris et on étudie ce qui cloche. Personne n'a jamais réussi à faire ça, nous on peut le faire grâce à Mistigri.

De droite à gauche: Carla, Magalie, Sourav (Monsieur Carla) et Jan.
On parlera des autres plus bas, mais Carla elle est extraordinaire. Elle est arrivée à Yale pour ouvrir le "Carla Lab" il y a environ 5 ans. Elle était encore fort postdoc dans sa mentalité, alors on est tous pote avec elle. Si on dit que les Ricains sont superficiels, froids et distants, Carla est tout l'inverse: la chaleur humaine sud américaine! On a fait quelques manips ensemble, et c'était fort amusant! Et puis Carla a écrit pour moi la plus sympathique et cool lettre de recommendation, et je lui en suis extrêmement reconnaissant!
Pour les immunologistes, si jamais vous la croisez dans un congrès, allez la trouver et dites lui que vous connaissez quelqu'un qu'elle connaît, vous serez charmés!

Steph à droite et le Frenchy au milieu qui ne vaut pas mieux qu'elle.
Steph trouvait que j'étais trop poli et bien élevé quand je suis arrivé, et elle s'est juré qu'elle m'apprendrait à être aussi vulgaire qu'un vrai américain. Il paraît que j'ai fait des progrès, mais il y a encore de la marge...

Jan et Magalie.
C'est avec Jan qu'on a fait la figure 6 de l'article de Mistigri. Maintenant, on tente des trucs plutôt improbables... et ça fonctionne! On transplante la moelle de patients dans nos souris, puis on injecte la tumeur des même patients. Et puis on voit comment le système immunitaire affecte le développement du cancer. On utilise des échantillons qui ont été congelés il y a 15 ans. Et on voit qu'en fait, c'est le système immunitaire qui favorise la formation des métastases et la dispersion du cancer... et qui a tué tous ces donneurs il y a bien longtemps. Mais on est sur la trace des mécanismes moléculaires, et on va lui crever sa carapace à ce foutu crabe!

Voilà, une dernière photo avec le gang:
Ils me disent tous que le labo ne sera plus le même, qu'on ne me remplacera pas, que je vais leur manquer. Mais ils voient le problème par le mauvais angle: qu'est-ce que je vais faire sans eux, moi, seul à l'autre bout du pays et bien loin de cet extraordinaire cerveau collectif?

Il me restera quelques selfies en leur compagnie...

Monday, December 14, 2015

Tiroir magique

Je retrouve des choses intéressantes au fond de mes tiroirs! Quand je reçois du chocolat, je l'englouti directement. Par contre les bouteilles, je les oublie... Toutes reçues en échange de souris ou autres services de consultance...
... va falloir s'en occuper cette semaine!

Elles sont parties...



Je n'ai plus qu'à allumer la radio et à attendre les avis de bonne arrivée.

Sunday, December 13, 2015

Programme

J'ai oublié de vous expliquer mon programme pour les prochaines semaines, ça pourrait être utile pour se voir en chair et en os!
Donc cette semaine, je m'occupe au labo d'envoyer vers Seattle tout ce qui doit l'être (des souris par exemple, et toutes sortes de trucs à -20°C, -80°C ou dans l'azote liquide). Je dois aussi discuter avec tous les collaborateurs qui veulent me voir avant que je ne parte... et qui paniquent parce qu'ils ne savent pas comment ils vont se débrouiller sans moi (ça ira!!).
Vendredi matin, les déménageurs viennent tout embarquer chez moi. Vendredi soir c'est la fête de départ officielle chez le chef. Et samedi je prend l'avion vers la Belgique, où je serai pendant 3 semaines!
Si vous n'avez rien d'autre à faire, venez donc faire un petit tour à Moyen. Pour y profiter du feu de bois et inspecter les travaux finis. En effet, je suis rentré 2 fois l'automne dernier (dont une fois incognito) pour participer à un chantier de peinture/cire d'abeille:

Il paraît qu'un autre chantier se prépare: pose de carrelage cette fois-ci. Modifier génétiquement une souris je veux bien, mais poser du carrelage je ne sais pas comment faire. Alors je ferai le manoeuvre qui porte les seaux de mortier et Grand Pierre posera le carrelage tout seul!

Ensuite, le 10 janvier, envol vers Seattle où les déménageurs arriveront le lendemain. Et le 12 janvier, pose de la première pierre du "Pategaumais Lab".

Saturday, December 12, 2015

Noël à New York

Marée humaine à Time Square...

... démesure à Rockefeller...

... Joyeux Noël de New York!

Fossiles

J'avais donc fait dimanche dernier mon dernier petit pèlerinage à New York. Ca va me manquer, de ne plus pouvoir prendre le train pour aller passer quelques heures dans cette ville incroyable!

Il y a beaucoup de musées réputés à New York, mais les musées c'est pas mon truc, alors je n'y suis jamais allé. A une exception près: le Musée d'Histoire Naturelle. Et il est tellement bien qu'il fallait que je fasse un tout tout dernier pèlerinage pour aller le revoir aujourd'hui.

Quand j'ai demandé au gars à l'accueil à quel étage se trouvaient les dinosaures, il a dû percevoir le gamin qui sommeille en moi, car il m'a répondu avec un grand sourire que l'entièreté du 4ème étage était consacré aux dinosaures!

Plus qu'aux dinosaures, en fait. Ce 4ème étage est une petite merveille, un cours de biologie en 3 dimensions. Toute l'évolution des vertébrés, du plus primitif sans mâchoire jusqu'aux mammifères les plus évolués, il ne manque aucun fossile!

J'ai fait quelques selfies, comme souvenirs!
Ici avec une tortue géante:

L'Archeopteryx, ou quand un dinosaure a décidé de devenir un oiseau:

Survolé par un Pterosaurus, terrible dinosaure volant:

T. rex...
... même pas peur, je peux aussi montrer les dents!

Si un jour j'ai une maison, moi aussi je décorerai les murs avec des arbres phylogénétiques géants!

Et pour finir, une meilleure photo de l'Archeopteryx, parce que c'est le plus extraordinaire fossile jamais découvert!

Greg

Greg est le technicien d'animalerie qui s'occupe de nos souris: changer les cages et les bouteilles, inspecter chaque cage une fois par jour, etc. Avec moi, il avait une certaine sécurité d'emploi!
Chaque fois qu'il trouve une souris qui tourne un peu de l'oeil, Greg m'appelle. Et bien sûr c'est surtout le samedi ou le dimanche matin que ça arrive.
A part les coups de fil intempestifs le dimanche à 9h du matin, Greg est fort sympathique. On a souvent eu des débats politiques intenses à l'animalerie. Quand il me parle du développement économique exponentiel de sa Pologne natale, je suis fier de la Belgique qui a été un des piliers de la construction de l'Europe. Quand il se plaint de l'Europe qui empêche la Pologne de faire ceci ou cela, je lui demande si il préfère retourner à l'époque communiste qu'il a quittée il y a 25 ans. C'est tellement futile ce genre de discussion, mais tellement amusant!

Friday, December 11, 2015

Kindle

Si Amazon avait inventé le Kindle quelques années plus tôt, ces 6 caisses pèseraient 130 grammes!
Moins de papier = plus d'arbres.
Sauvons la planète!

Thursday, December 10, 2015

Tom

J'allais l'oublier! Mais heureusement j'ai retrouvé au fond de mon téléphone ces quelques photos du jour où il a pris sa retraite, il y a un an et demi.
Tom!!! Par où est-ce que je commence avec ce personnage? Je sens que ça va être un long post!
Tom était l'opérateur d'un des FACS-sorteur du département, une machine infernale qui trie les cellules en fonction de leur couleur après excitation par un laser. Pour une manip typique avec Tom, on se lève à 5 heures du matin, on va à l'animalerie à moitié somnolant pour flinguer et découper les souris, on prépare les cellules et puis on sprinte pour arriver chez Tom à 9h. Là, on a droit à sa première blague habituelle, alors qu'il allume et fait chauffer sa machine: "C'est le plus bel échantillon que j'aie vu aujourd'hui". Une fois tous les réglages faits, on peut retourner au labo et le laisser séparer les cellules pour nous pendant 2-3h. Mais il vérifie quand-même chaque fois: "Quand j'ai fini de séparer les cellules, tu les veux dans des tubes différents ou je les re-mélange?". Ca doit être ça, le comique de répétition!

Ensuite, il doit s'occuper devant la machine pendant que ça tourne. Alors il achète et vend des vieux brols aux enchères en ligne: des timbres du 18ème siècle, des appareils photo du 19ème siècle, des livres du 17ème siècle. Sa pièce était une véritable caverne d'Ali Baba.

Il aime bien voyager aussi. Il est un jour allé sur une île perdue des Caraïbes, il a dû prendre je ne sais plus combien d'avions à hélice pour y arriver. Ou à Paris, avec le but principal d'aller manger chez Guy Savoy. Et avant chaque voyage, il pratique la langue locale. Heureusement, il a des "clients" de tous les pays du monde ou presque. Il avait comme projet d'aller visiter Bruges après sa retraite, et peut-être d'y ouvrir un magasin de vieux livres. Mais était-il sérieux?

Sa voiture aussi vaut le détour, une Datsun de 1977:
Si vous zoomez, vous verrez peut-être qu'il y a quelque chose accroché à la calandre: c'est le double de la clé! Car un jour, il a enfermé sa clé dans la voiture et il a été fort ennuyé... Et bien ça n'arrivera plus! "De toute façon, aucun voleur ne penserait que je suis assez stupide pour laisser la clé là!". Fûté, le Tom!

Il collectionne les bons vins aussi. Alors la veille de sa retraite, je me suis dit que j'allais aller lui acheter une bonne bouteille. J'ai demandé à quelques autres au labo si ils voulaient participer. Tom était tellement apprécié qu'en moins de 2 heures, j'avais 250$. Le lendemain matin, on avait plus de 400$. On lui a acheté une bouteille aussi vieille que sa voiture!

Je n'ai presque plus utilisé le FACS-sorteur depuis que Tom a pris sa retraite.

A Beautiful Mind

Qui a vu le film "A Beautiful Mind", qui retrace la vie de John Nash, brillant mathématicien récompensé en 1994 par le Prix Nobel d'Economie? John Nash est à la base de la "théorie du jeu" et du fameux "équilibre de Nash", bien connus par les biologiste et centraux dans la théorie de l'Evolution.
John Nash souffrait de schizophrénie paranoïde, d'hallucinations, et lorsqu'il était étudiant il écrivait les théorèmes mathématiques qui lui passaient par la tête partout: sur les murs, les fenêtres, etc... 

On a aussi notre Beautiful Mind au labo, Nico. Il est parfaitement sain d'esprit, mais parfois il pète un plomb et on est quand-même un peu inquiet pour lui. Voici ce que ça donne...
... et ça finit dans Nature!

Je n'ai pas vu Nico ces derniers jours, donc vous devrez vous contenter de son art, pas de son portrait.

Wednesday, December 09, 2015

Frédéric Chopin à New York

New York me manquera, c'est certain...

Le chauffeur du bus

Le matin, si tu montes dans le bus de Luis, tu sais que tu as tiré le bon numéro pour la journée:
C'est fort pratique, ce Yale Shuttle qui tourne toute la journée, comme vous pouvez le suivre en direct ici.
Et de minuit à 6h du matin, c'est un minibus ou un minivan qui fait porte à porte: tu appelles, ils te prennent devant le labo et ils te déposent devant chez toi. Ils attendent même que tu aies passé ta porte avant de repartir.
Dans ce minibus de nuit, si quelqu'un te répond "Bonne journée" quand tu lui dis "Bonne nuit", ça veut dire que tu as travaillé beaucoup trop longtemps!

Les hurluberlus du labo

Il y a un nouveau fast food à New Haven, ça s'appelle "Five Guys" ("Cinq Gars").
Ce midi, five guys sont allés chez Five Guys. De droite à gauche: Angel, Piotr, Rory, Will et un (demi) Belge.

Ce soir, c'était la fête de fin d'année du département: de gauche à droite: Piotr, Lina, Valerie, Angel et Will...
... Dietmar, Eric (il a son propre labo lui, et il est marseillais), et moi.