Saturday, July 18, 2009

Bioinformatique

Il y a 10 ans, on disait qu'il faudrait 15 ans pour séquencer le génome humain. Lire 3.5 milliards de caractères, ça n'allait pas se faire du jour au lendemain.
Pourtant il y a huit ans, Craig Venter l'a fait en 9 mois.
Aujourd'hui, il le fait en quelques jours.
Entretemps, les séquenceurs ne se sont jamais arrêtés de tourner et ils sont de plus en plus performant. Toutes les espèces y passent :
Dès lors, les bases de données croissent de manière exponentielle, à un rythme bien plus effréné que celui de la loi de Moore, qui dit que la capacité des ordinateurs double tous les 2 ans.
En conséquence, la bioinformatique devient une discipline de la biologie de plus en plus complexe. Cette foison de donnée est certainement une mine d'or, mais il faut être un spécialiste pour s'y retrouver. Pour tirer le meilleur parti de tout ça, il faut maintenant obligatoirement 2 personnes : un biologiste qui pose de vraies questions biologiques et un bioinformaticien qui sait comment extraire l'information utile pour répondre à cette question.
En Belgique, il existe un service interuniversitaire de bioinformatique financé par l'état fédéral. Certes, ce service est un peu à la traîne : il n'a pas vraiment suivi la croissance bi-exponentielle de la discipline et, de geek à nerd, la communication ne se fait pas toujours dans le même language.
Mais heureusement, on peut compter sur l'Etat fédéral pour trouver une solution : fermer le service, tout simplement... de toute façon il était devenu un peu désuet, n'est-ce pas?
Ca démontre toute l'ambition de la Belgique en matière de recherche et d'innovation scientifique. Ou plutôt la parfaite incompétence de nos décideurs, incapables de faire la balance entre une économie budgétaire à cours terme d'une part, et un investissement dans une discipline en plein boom à l'échelle mondiale d'autre part.
Lamentable!

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