Tuesday, February 02, 2010

Streetfighter

Vous vous souvenez certainement de cet article que j'avais soumis juste avant de rentrer à la maison pour quelques vacances en septembre dernier. Vous avez probablement deviné que si je ne vous en ai plus jamais parlé depuis, c'est parce que ça ne s'était pas très bien passé avec l'éditeur et les reviewers. En effet, j'avais été extrêmement déçu, frustré, faché, humilié surtout, en lisant dans la lettre de décision de l'éditeur que 'de nombreux soucis techniques rendaient l'interprétation des résultats problématique'. Qu'il ait tort ou raison, il avait été bien aidé, dans sa prise de décision aussi négative, par un des quatre reviewers qui avait joué l'avocat du diable sur chacun des résultats présentés.
C'est dans ces moments-là qu'on se sent un peu le Lucky Luke du labo (a poor lonesome postdoc) et qu'on se met sérieusement à douter (Suis-je vraiment si mauvais que ça? Si c'est le cas, ne suis-je pas en train de gaspiller des années entières ici?). L'impression que le projet (et moi avec) était égaré au milieu de nulle part...
Heureusement, le chef n'a pas laissé l'occasion de gamberger : 3 jours plus tard, il mettait la pression pour qu'on termine au plus vite un autre projet. Dans le tiroir donc, l'éditeur et les reviewers. Ce second projet m'a bien tenu occupé depuis lors. Mais maintenant, le manuscrit est presque prêt et est parti à la relecture.
Donc depuis quelques jours, je peux me concentrer à nouveau sur le premier projet. J'ai commencé par refaire quelques petites manips amusantes (un bonheur de pouvoir travailler avec une pipette plutôt qu'un ordi!). Je me suis ensuite replongé dans la tartine de commentaires des reviewers. Finalement, avec le recul et une fois la frustration retombée, ce n'est pas si terrible que ça. Il y a du travail, certes, mais certains des commentaires sont tellement stupides que 2 manips suffiront à les démolir (et je ne vais pas m'en priver... chacun son tour!). Pour le reste, les 3/4 devraient être réglés en quelques semaines et il faudra jouer finement pour le dernier quart. Mais c'est le métier... pas de cadeau, une bonne publi doit se mériter.
D'ailleurs, un ancien postdoc du labo (un vrai Américain qui plaçait 2 'f*ck' et 3 'sh!t' dans chaque phrase) disait que la recherche, c'était comme un combat de rue : pour survivre, il faut être un streetfighter. OK! Je m'en suis peut-être pris plein la gueule, mais maintenant je suis parfaitement remonté pour retourner au combat. Je ne sais pas comment ça va se terminer, mais je peux vous garantir que je vendrai chèrement ma peau : ça va saigner!

1 comment:

Tonio said...

Difficile de dire s'il veut te casser parce que tu es meilleur que lui ou si ce sont des critiques (qui se veulent) constructives... En tout cas, il saura ce que c'est de tenter de s'attaquer à un gaumais.